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Politique salariale chez Capgemini : 2024, énième année d’échecs

Deux réunions de « négociation » pour répondre à l’obligation légale de négocier les salaires chaque année et c’est « torché » pour la direction. Vite fait mal fait. Du pur bâclage.

Pour la 3ème année consécutive, la CFDT ne cautionnera pas la régressive politique salariale de Capgemini. Malgré les multiples annonces sur les excellents résultats du Groupe, à l’international comme en France, une fois de plus, les actionnaires seront privilégiés et les salariés bafoués. Pourtant, lesquels d’entre eux produisent et contribuent à ces résultats ? Lesquels d’entre eux ne sont que les profiteurs du travail d’autrui ? Capgemini prend le dangereux parti de voir partir les « Talents » qu’elle chérit si peu.

Les salariés attendent autre chose que les remerciements de M. Aiman EZZAT. La CFDT a pourtant proposé plusieurs pistes (lire ici) que la Direction a traitées avec dédain.

Au sommet de la pyramide du mépris, les 45 cents d’augmentation du titre restaurant (9,50€ au lieu de 9,05€). Dont 40% (18 cents) seraient à la charge du salarié, soit 27 cents de gain de pouvoir d’achat par ticket restaurant (moins d’un café par jour) ! C’est sûr, face à l’inflation de ces deux dernières années, c’est sexy-ronique (ou sexy-pocrite)!

Au final, une cinquantaine d’euros par an pour chaque salarié ne préserve pas leur pouvoir d’achat face aux 17% d’inflation sur les 3 dernières années !

Il faudrait être très conciliant avec la direction pour oser approuver sa politique en signant l’accord mis sur la table. Vraiment très très conciliant, si conciliant que cela en deviendrait suspect… Ce ne sera pas le cas de la CFDT qui ne signera pas l’accord.

En toile de fond, on peut s’interroger sur une politique salariale qui viserait volontairement à faire partir des salariés pour réduire à court terme les coûts salariaux et à remonter les indicateurs de taux de pointage (le fameux TACE), au détriment de la qualité de services constatée à moyen ou à long terme.

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L’accord soumis à la signature des organisations syndicales représentatives sur l’UES Capgemini compte 6 mesures. Analyse CFDT :

  • Mesure 1 : Augmentation entre 2 et 4% des salariés ayant un SAT ≤ 35 K€, variable selon leur ancienneté. Moins d’1 salarié sur 11 concerné ! Et pour beaucoup une augmentation nettement inférieure à l’inflation !
    La CFDT avait estimé que cette augmentation serait plus équitable en euros plutôt qu’en pourcentage. La direction a rejeté notre demande et veut donc assumer une dégradation des écarts de salaires.
    Si toutefois la direction a vraiment un peu de considération pour les plus bas salaires, elle appliquera unilatéralement cette mesure si elle n’obtient pas de signature majoritaire de son accord.
  • Mesure 2 : +0,45 € sur les titres restaurant. Si cette augmentation est intéressante, il est juste inacceptable que ce soit l’unique mesure générale et que les salariés ayant un SAT > 35 K€, soit une écrasante majorité, ne soient concernés que par cette mesure minimaliste.
  • Mesure 3 : Revalorisation de 5% des primes liées au travail de nuit et au travail posté.
    Cette mesure n’est pas un cadeau et sera appliquée, même si une majorité des organisations syndicales ne signe pas cet accord ! La direction ne fait qu’appliquer l’accord qu’elle a signé en 2010 qui prévoit a minima une augmentation de ces primes tous les deux ans, à hauteur du taux moyen des augmentations de salaire appliquées sur l’UES sur cette même période.
  • Mesure 4 : La CFDT a demandé en 2023 que soit ouverte une négociation dédiée à la mobilité durable. Et, à titre d’engagement, la CFDT a demandé que le forfait mobilité durable (FMD) soit porté à 800 € (500 € aujourd’hui).
    En réponse, la direction dit s’engager à ouvrir cette négociation, mais rejette l’augmentation du FMD. La CFDT ne croit plus en la parole de nos dirigeants. Ouvrir n’est pas obtenir.
  • Mesure 5 : La direction cherche à satisfaire une organisation catégorielle en reconduisant un fonds dit « de solidarité » pour les situations d’urgence, cogéré sans transparence en 2023 par la direction et les signataires de l’année dernière.

Si la direction considère qu’il y a des situations urgentes, pourquoi ne pas tout simplement amortir l’inflation subie par tous les salariés avec une politique salariale ambitieuse et attractive ?

La CFDT ne négocie pas les pansements sur les jambes de bois.

Mesure 6 : La direction affirme s’engager à ce qu’aucune augmentation individuelle (AI) en 2024 ne soit inférieure à 2%. Elle s’engagerait donc à ce que ces AI, sur lesquelles les organisations syndicales n’ont AUCUNE influence, ne seront pas a minima égales à l’inflation ! Quelle performance !

Cerise sur ce gâteau sec, la direction consent à écrire que ses propositions sont moindres qu’en 2023 mais qu’elles sont proportionnellement meilleures que les années précédentes… Si elle se satisfait d’un constat dont nous ne partageons que la 1ère partie, la CFDT ne peut les accepter.

D’autant plus que notre revendication principale d’une enveloppe d’augmentations spécifiquement dédiée aux rattrapages dans le cadre de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a été superbement ignorée par une direction qui se targue pourtant d’une politique d’inclusion et d’égalité. Il y a loin des slogans aux actes.